Installations


                                                                                                                                                                         Février 2020


SERVO est une installation interactive du collectif Prisme qui plonge l’interacteur·rice dans une pièce sombre, où seules deux imposantes structures de type monolithique se tiennent, pratiquement face à face. Elle sollicite une exploration à pied autour et à l'intérieur des structures, l'interacteur·rice se retrouve observé·e et observateur·rice. Cette oeuvre met en lumière la capacité des machines à perpétuer un ordre interne et continu et témoigne de leur potentialité à devenir une source de perceptions et d’émotions.


Chacun des monolithes représente une machine à part entière, capable de surveiller la salle et d'analyser les données qu'il recueille concernant le comportement de l'interacteur·rice. Cette surveillance est possible grâce à plusieurs appareils de captation placés au dessus des structures, liés à un logiciel appelé PB *.



       Photographe : Jules Delorge




Ces deux entités communiquent également ensemble à travers une interface textuelle projetée sur les surfaces internes des monolithes. L'interacteur·rice peut alors être le·a témoin d'un dialogue curieux et devient inévitablement plus conscient·e de son propre comportement alors que les deux machines en débattent. De temps en temps, elles discutent de leurs données respectives collectées et de la façon dont elles doivent les interpréter, alors que parfois elles se posent simplement des questions sur les personnes dans la salle, sans jamais vraiment trouver de réponse.

Cette installation s’inscrit dans une démarche de recherche-création, id est allier les arts et les sciences de l’art aux sciences interprétatives et aux sciences pures. Faire émerger de la contemplation, de l’introspection et de l’interaction entre les participants·es et le dispositif,
est au centre de nos intentions.



                     Photographe : Jules Delorge



Sur la surface extérieure des structures, l'interacteur·rice se retrouve devant un visuel abstrait, un fluide à mouvement lent qui change avec le temps. Représentatif de l'action de traitement effectuée par les deux machines, le visuel est destiné à être vu comme leur courant de conscience machinique, mais est-il également destiné à être laissé à l'interprétation?

Avec le temps, l'interacteur·rice se rend lentement compte que ses propres mouvements ont un impact sur les projections, altérant les couleurs et la vitesse du fluide, mais aussi l'esthétique globale de l'image.


                        Photographe : Jules Delorge


La façon dont les gens agissent dans la pièce influence les machines et la direction que prend leur conversation. Alors que deux personnes se rapprochent, les deux ordinateurs s'intéressent soudain à cette convergence. C'était pour se parler? Se sont-ils·elles accidentellement croisés·ées ou s'agissait-il simplement de deux étrangers·éres qui se croisaient? Au fur et à mesure que les dits interacteurs·rices sont témoins de ces tentatives de compréhension, ils·elles prennent conscience qu'elles ne sont pas seulement des machines qui les observent, mais qu'ils·elles s'observent eux·elles-mêmes à travers les machines, devenant des miroirs réflexifs de leurs actions.









* PB est un logiciel “fait maison” qui nous a permis de collecter la position des points majeurs qui définissent le squelette humain. PB est capable de travailler avec n'importe quel nombre de dispositifs de détection de mouvement - Kinects, RealSense, etc. -, et de traiter avec tout autre logiciel pour utiliser les données.










                                                                                                                                                                                         








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